Coup de coeur ! Ce n’est pas une histoire de trahison, ce n’est pas une histoire d’argent, ce n’est pas une histoire d’ambitions, ce n’est pas une histoire de riches, de banques, de mafia….c’est tout cela, et c’est aussi une histoire d’amour. La Suisse, années 80, l’argent coule, les goldens boys s’épanouissent et les ambitions se multiplient jusqu’à la démesure, celle qui dépasse nos besoins réels sans assouvir pourtant la soif d’en avoir toujours plus. L’auteur nous présente Aldo, le bel italien prof et joueur de tennis, qui flirte avec les sentiments des femmes de banquiers, encore belles, désirables et tellement gâtées qu’elles ne trouvent plus le sens de leur vie. Odile va trouver ce sens et cet amour dans une aventure avec le bel Aldo, aventure certes monnayée mais qu’importe. Son mari a besoin d’une personne anonyme pour passer des mallettes de billets. Petit boulot bien payé, à priori sans risque. Aldo se trouve embarqué dans la machine à sous de la finance occulte. Mais Aldo, à son niveau plus humble, a lui aussi les dents qui poussent. Et les choses s’emballent quand il rencontre sa complice Svetlana qu’il n’était pas censée croiser. Belle et affamée, elle a intégré le monde de la finance à force de travail. Ces deux vont se reconnaître l’un dans l’autre. Et un amour va naître, qui va devoir se cacher et qui va grandir autour de cette pulsion irréfrénable, en avoir plus, goûter à la vie dorée. Et ils vont élaborer un plan…et puis, il y a les corses, les albanais, il y a Odile, les autres banques…ils ne sont pas les seuls poissons dans cette mer financière. Joseph Incardona a ce don de nous balader au plus près des personnages, de zoomer et de nous rapprocher d’eux dans ce qu’ils ont de plus intime et d’humain, puis de reculer sa caméra pour les observer de loin, dans le monde et les lois de la finance, comme les petits maillons d’une chaîne qui a le pouvoir de se reconstituer dès qu’un maillon saute. Une belle et cruelle balade à l’écriture aussi poétique qu’incisive. A lire !
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