C’est une plongée dans un hameau, dans une maison, dans la tête et les pensées des membres d’une famille et de leur voisine. L’auteur farfouille, dévoile et décortique chacune des pensées des personnages. Je pense que si l’on doit identifier des personnes capables d’empathie, Henri Mauvinier est définitivement dans le haut de la liste.
Il ne se passe rien dans le hameau mais chez les personnages, la vie foisonne. Histoires de la nuit, est un huit clos familial raconté par ses propres personnages, un homme (Patrice Bergogne, qui aime sa femme), de sa femme (Marion, qui ne lui rend plus cet amour). Ils ont une fille (Ida) qui les aiment et ils ont une voisine (Christine) peintre ex citadine qui est plus proche du père que de la mère. Cette voisine reçoit des menaces garde ses liens avec cette famille à travers la petite fille, petite fille qui elle-même est le lien qui maintient tous ces personnages unis. Les phrases sont longues et hachées à la fois. Les pensées arborisent, elles se contredisent, les idées s’entrechoquent, la solitude est présente dans tous ces personnages. La tension monte au fur et à mesure que l’on avance dans la description de ce qui doit devenirla soirée d’anniversaire des 40 ans de la mère autour de laquelle s’affairent le père, sa fille et la voisine-peintre, déroulant leurs pensées leurs doutes, leurs rancœurs, leur malaise face à cette personne qui doit fêter son anniversaire, elle-même prise dans ses propres vagues.
Ils avaient prévu d’être entre eux et rien qu’avec cela, il y a de quoi alimenter le roman. Mais si d’habitude il ne se passe rien dans ce hameau, ce soir-là sera différent. Deux autres personnages vont s’inviter et faire déraper ce qui devait être un gentil anniversaire fêté en famille. Chaque personnage va être ciblé dans ce thriller, la peur va devenir leur seul territoire commun. Tout part d’une rancœur, d’une humiliation qui continue à faire mal dans le temps. Et on en refermant ce livre, on peut s’interroger sur nous-mêmes : avons-nous fait mal à autrui dans notre vie ?
コメント